mardi 27 mars 2012

Jour 8

Elsa écrit un rituel déambulatoire inspiré d'un texte de Allan Kaprow, Comment faire un Happening (1966). L'implication physique dans la réalisation des consignes permet l'incorporation du propos.
Extraits : 
"L’espace de jeu unique est l’apanage du théâtre traditionnel. Dispersez vos espaces. Dispersez les durées pour qu’elles deviennent temps réel. Puisque vous êtes maintenant dans le monde et non dans l’art, jouez donc donc le jeu avec les règles réelles. Un happening, c’est un jeu qui aurait quelque chose de noble, un rituel dont aucune Eglise ne voudrait, car il n’y a là aucune religion à vendre. C’est fait pour ceux qui agissent dans ce monde, pas pour ceux qui veulent rester à l’écart et se contenter de regarder."

Alix explore quelques pistes visant à mêler la fiction à la réalité, ou comment tenter de devenir un personnage... Elle travaille sur deux sets complémentaires autour d'une fiction dont elle jouerait un personnage. Fragments de textes localisés, action répétitive de la comédienne, allers-retours entre fiction et action. 
Références :
- L'invention de Morel de Adolfo Bioy Casares (1973) : images d'actions passées, répétées à l'infini et figées dans un discours éternel.
- les Doubles-jeux de Sophie Calle d'après Paul Auster d'après Sophie Calle (1998) : rituels empruntés (du personnage de fiction au personnage réel, du personnage réel au personnage de fiction) "Afin de nous rapprocher, mon double fictionnel et moi…" Accepter que quelqu’un devirenne l'auteur de nos actes. Inventer un personnage de fiction auquel le joueur s’efforcera de ressembler (pendant une session de jeu). Obéir à un scénario créé pour soi.